Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/113

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prononciation de M. Babandy cette tache originelle de tout Provençal qui n’a quitté le Midi qu’après sa première jeunesse. M. Babandy avait eu beau adopter Paris avec amour, et se faire Parisien de mœurs et de manières, son accent le dénonça toujours pour un indigène des bords du Rhône. Au reste, M. Babandy en avait si bien pris son parti à la longue, qu’il avait fini par outrer plutôt que de dissimuler sa prononciation naturelle en prétendant avec une incroyable assurance que cette prononciation était bien plus euphonique que le son monotone et antimusical du grasseyement parisien. Cette espèce de cachet étranger imposé à M. Babandy dans la société de la capitale devait ressortir surtout chez les d’Armentières où son fils lui-même avait renoncé à son nom pour ne plus porter que celui de sa femme. Le vieil Arlésien put donc se croire menacé d’abandon et de solitude pour ses vieux jours. Il s’en alarma en voyant les infirmités commencer pour lui, et s’imagina qu’un pareil sort ne lui eût pas été réservé dans le cercle plus étroit d’une ville comme Arles, où l’in-