Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/115

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bain d’Éson pour ses sens blasés et ses sentiments éteints ? Mais au moment où il n’attendait plus que le règlement de quelques affaires particulières pour partir, il ne put se soustraire aux préoccupations politiques qui agitèrent tout-à-coup tous les esprits. Chaque jour il voyait une nouvelle secousse ébranler le trône et la société ; à force de remettre d’un mois à l’autre son retour à Arles, il en vint à ne plus pouvoir quitter Paris sans courir le risque de passer pour un aristocrate fugitif ; il se résigna donc à différer indéfiniment son départ, mais sans renoncer à ses regrets favoris, jusqu’à ce que le malheur qui rendit son petit-fils orphelin en le privant lui-même de son fils, lui imposa le devoir de recommencer les soins de la paternité envers cet enfant dont il devenait à peu près l’unique parent. Dans cette horrible crise de 1793, notre vieil Arlésien eut à protéger de son nom obscur l’héritier des d’Armentières qui, malgré son âge de quatre ou cinq ans, aurait pu être proscrit à cause de l’illustration et de la richesse de ses aïeux maternels, s’il n’était redevenu tout