Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/131

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qualités banales qui, encore une fois, ne font pas de celle qui les possède une femme à part. Trop indolente pour être coquette, Odille n’était pas insensible à un compliment, mais ne le cherchait pas. On la voyait plus rarement que d’autres personnes de son âge, dans les promenades, à l’église, et dans les divers lieux publics ; mais l’amie médisante qui aurait voulu atténuer l’épithète de modeste que cette conduite attirait à mademoiselle Odille n’eût pas manqué de dire qu’elle était sous la tutelle d’une sœur très réservée, et qu’elle-même avait une certaine indolence assez commune à Arles, qui la retenait chez elle, parce que n’aimant pas à sortir sans un peu de toilette, quelle que fût son envie de se montrer et de plaire, elle cédait à la paresse de s’habiller. Sa douceur n’était aussi, disait-on, qu’une douceur de tempérament plutôt qu’une vertu : elle trouvait commode de n’avoir d’autre volonté que celle des autres. Mademoiselle de M—l, institutrice d’une rare finesse d’observation, et qui ne flattait pas ses élèves, lui avait dit en la