Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/132

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rendant à sa famille : « Ma chère Odilie, vous n’aurez jamais le courage de vous faire méchante de vous-même, mais vous êtes née pour être toujours dominée ; choisissez donc bien celui ou celle qui vous dominera, car votre faiblesse pourrait vous rendre coupable de telle action que votre cœur et votre esprit vous dénonceraient également comme blâmable. » Ces caractères de femme n’effraient aucune espèce de mari. Un honnête homme se croit sûr de les maintenir dans la ligne droite ; un homme vicieux espère imposer aussi facilement silence à leur moralité qu’à sa propre conscience.

Les deux sœurs étaient rentrées chez elles lorsque le capitaine frappa à la porte. À l’air important, empressé et embarrassé à la fois de la servante qui l’introduisit dans le salon, il vit bien que sa visite, quoique attendue, faisait événement ; car il n’est rien d’indiscret comme l’air des servantes d’Arles ; elles s’identifient si bien à toutes les pensées de leurs maîtresses que leur accueil vous instruit d’avance de l’effet que vous produisez sur celles-ci. Madame