Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/134

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languir ni tomber dans les lieux communs, et quand M. Babandy se leva pour prendre congé : J’espère que ces dames m’accorderont la permission de revenir les voir, dit-il.

— Volontiers, répondit mademoiselle Odille, qui, n’étant plus sur ses gardes, tant, peu à peu, le jeune officier l’avait mise à l’aise, oublia que, quoique cette demande s’adressât à elle autant qu’à sa sœur, c’était à celle-ci de répondre. Mais M. Babandy ne trouva pas qu’elle s’était trop pressée de parler, salua et partit.

À peine avait-il franchi le seuil de la porte que Madelon, la servante, venant rejoindre ses deux maîtresses, leur cria avec la liberté caractéristique d’une soubrette née sur les bords du Rhône : — Je vous dis que ce sera un mariage !

Ni madame Ventairon ni mademoiselle Odille ne surent que répliquer à cette assertion positive, et Madelon retourna triomphante à sa cuisine, laissant ces dames se regarder d’un air qui voulait dire que leur pensée secrète avait été surprise par Madelon.