Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/140

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ment le portrait d’Odille, après s’être vanté de l’avoir non seulement connue, mais encore aimée. J’ajouterai donc, sans chercher à faire un portrait à la manière des romanciers du jour, qu’Odille appartenait à ce type gaulois, à ce type des déesses celtes, si tranché au milieu des autres types mauresque ou espagnol, grec ou romain, qui diversifient sans cesse la physionomie de la population arlésienne, et qu’on trouve rapprochés quelquefois, par un caprice de la nature, dans les membres d’une même famille. Elle était grande, bien faite, d’un port noble et gracieux : ses mains aux doigts effilés, ses pieds petits, tous les détails de sa personne étaient dignes des belles formes de ces statues antiques, sœurs de notre Diane ou de Vénus, qui sortent de temps en temps par fragments des travaux de nos fouilles. Mais ce qui avait surtout frappé le capitaine Babandy revenant d’Italie et s’attendant à ne trouver en Provence que les mêmes teints brunis par le même soleil, Odille était blonde avec des yeux bleus et avec le teint d’une blancheur ravissante, une blonde aux yeux vifs et