Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/141

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doux, aux traits expressifs, aux couleurs vermeilles et sans fadeur.

Odille était blonde et sa sœur était brune, ce qui formait un contraste piquant lorsqu’on les voyait ensemble. Un poète indigène qui n’avait pas encore lu les Mélodies hébraïques de lord Byron, par l’excellente raison qu’elles n’étaient pas écrites en anglais, et encore moins traduites en arlésien, je veux dire par un Arlésien ; un poète indigène voulant célébrer les deux sœurs, avait comparé l’aînée au jour, et la cadette à la nuit ; la première à un jour de printemps, lorsque le soleil, tiède encore, n’éclaire, dans les campagnes, d’autres fleurs que celles de l’amandier ; la seconde à une de ces magnifiques nuits méridionales que des milliers d’étoiles parent d’une lumière si brillante et si douce à la fois[1].

Cette comparaison avait fait fortune, et

  1. Le genre de beauté le plus piquant dans quelques Arlésiennes est celui qui réunit dans une même figure les charmes des brunes et des blondes, des cheveux noirs et un teint blanc avec des yeux bleus.