Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/154

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» P. S. — Parmi les expériences que nous aurons à faire dans notre ferme-modèle si tu viens t’associer à moi, nous n’oublierons pas en anciens hussards l’éducation des chevaux un peu négligée ici, par les fermiers, qui se contentent d’avoir ce qu’ils appellent des manades, c’est-à-dire des troupeaux de chevaux presque sauvages qu’on renvoie sans licou dans les roseaux quand on leur a fait fouler le blé. Le cheval arlésien est un animal dégradé qui mérite d’être rétabli dans sa noblesse primitive. Son origine n’est pas douteuse : j’en appelle à notre camarade polonais, le comte Wenceslas. En 788, deux cent mille Sarrasins envahirent tout le midi de la France et étendirent leur domination presque sur les bords du Rhône. Si des traces monumentales de leur séjour n’existaient pas à Arles, si une colline située non loin de cette cité n’avait pas conservé le nom de Mont Cordouan ou montagne de Cordes, en souvenir des camps des Maures de Cordoue, la race entière des chevaux de ce pays témoignerait assez de ce fait historique. Les chevaux trouvèrent dans le canton d’Arles une