Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/153

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tolérantes en politique et en religion ; mais tu voudras bien aussi, je t’en préviens, être un peu plus avare de tes jurons de païen ou de hussard, et ne pas te servir de certains termes peu polis en parlant du clergé : nous avons une sainte dans la maison. C’est une vieille religieuse, tante de ces dames, qui, ayant été mise hors du couvent pendant la révolution, est depuis lors restée cloîtrée chez ses nièces, ne sortant que pour aller à la messe et passant toute la journée en prières. Je ne te prends pas en traître, comme tu le vois. Je te permettrai quelques protestations à parte ; je ne prétendrai pas te forcer à te trouver ici aussi heureux que ton capitaine, jusqu’à ce que ta bonne étoile t’y fasse rencontrer une seconde Odille ; mais je t’assure que l’amitié t’attend avec toutes ses consolations. Tâche d’arriver avant une ferrade annoncée pour le mois prochain, spectacle curieux qui, m’a-t-on dit, est bien autre chose que la course des taureaux.

« Adieu, mon ami ; mille choses aux camarades, s’ils me jugent encore digne d’avoir été hussard.

» Ton dévoué,            Maurice Babandy. »