Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/168

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« Mon cher Mazade,

» Si je refusais de reprendre du service, je t’écrirais une belle litanie de prétextes et de mauvaises raisons ; comme je pars, tu me permettras bien de t’exhaler toute ma mauvaise humeur de mari et de père. Je ne suis pas un Spartiate, moi, et j’avais fait mon deuil de la gloire. Je ne suis donc pas aussi enthousiasmé que le séide Mazade de la réapparition du grand Empereur, ce météore glorieux et fatal, qui à tes yeux surpasse le soleil, et que tu aurais pu, en effet, comparer à Alcide, en le voyant se lever encore une fois radieux sur la France du fond de sa couche humide de la mer Méditerranée. Je n’ai conservé pour Napoléon, tu le vois, qu’une admiration toute poétique. Dans mon égoïsme, je ne faisais qu’un souhait pour ton Empereur, celui de lui voir rendre sa femme et son fils, afin qu’après avoir savouré ces plaisirs de la vie domestique qu’il ignore encore, l’exil lui fût plus doux que le mouvement et le bruit de la guerre ; et voilà que son ambition vient