Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/169

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m’arracher moi-même au seul bonheur que je croyais pouvoir loyalement désirer pour l’Empereur qui a abdiqué comme pour l’obscur capitaine démissionnaire. Mazade, je ne lui pardonnerai pas, si je ne te vois un jour avec ces galons de général qui t’empêchent de dormir depuis qu’une sorcière t’a prédit ce haut degré de fortune, auquel tu sacrifierais joyeusement amis, parents, patrie. Je ne m’explique pas comment ton égoïsme héroïque triomphe de mon égoïsme bourgeois. Est-ce que c’est sérieusement que tu ne crois pas un mot de mes vertus pacifiques ? Je parie que tu t’attends à être remercié de l’excellente place que tu me procures auprès du général ***, et des excellents renseignements que tu lui as donnés sur ton camarade de livrée ? Vil esclave ! quand tu auras épuisé tous les grades militaires, je te verrai dans les antichambres, te pavanant sous le costume de chambellan… Je ne comprends rien à cette rage de grandeur. Avant de remettre le sabre au côté, j’ai cherché bien des faux-fuyants pour refuser ; remercie la stérilité de mon inven-