Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/226

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petite confidence qui fera évanouir toutes tes romanesques suppositions.

» Mais je veux être franche jusqu’au bout, et te dire que ma vanité, d’accord avec ta prudence, commençait à interpréter comme elle quelques uns des regards et des demi-mots de M. d’Armentières. Aussi, ce ne fut pas sans une certaine émotion que je le vis venir dimanche dernier me demander quelques moments d’entretien pendant que j’étais seule dans mon boudoir, et Maurice sorti avec Mazade. À son air de mystère, à l’accent mélancolique de sa voix, je me disais : Nous y voici : le cher cousin va donner enfin raison à Mazade et me forcer de le renvoyer comme il est venu. Il s’assied, regarde à droite et à gauche, approche sa chaise et commence : — Ma chère cousine, je viens vous demander un conseil, sur un événement d’où dépend tout mon avenir. Que de fois j’ai rêvé que je n’aimerais qu’une femme qui joindrait à la beauté des héroïnes de roman, une âme naïve et tendre, la chasteté de l’esprit à celle du cœur !

» — Fort bien débuté, pensai-je, quoique