Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/230

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tre âge, fit un mariage d’amour et de roman, et qui ne s’en repent pas : mais je ne suivis pas cette malicieuse pensée ; j’encourageai M. d’Armentières à se laisser marier par sa famille, et je lui citai deux ou trois mariages de raison parmi nos connaissances, qui prouvent qu’on peut devenir très amoureux de sa femme après comme avant.

» Je ne sais si M. d’Armentières s’attendait à un autre conseil, mais il s’en alla assez mécontent ; et quoiqu’il ne me l’ait pas dit, il faut que sa prétendue soit bien laide pour qu’il hésite ainsi, ce jeune homme si bien désabusé de ses rêves de dix-huit ans ! Tu vois, ma sœur, que tout ceci est bien d’accord avec ses sages représentations sur l’insouciance de Maurice, et que M. d’Armentières est un philosophe positif qui n’a jamais pensé à me faire la cour. Cependant, je ne sais pourquoi sa confidence m’avait soulagée d’une secrète inquiétude. En le revoyant le soir à dîner, je pus me livrer à la fantaisie de taquiner un peu M. Mazade en me montrant plus aimable et plus prévenante que jamais envers M. d’Armentières.