Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/229

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mour puisse naître du mariage, car il me reste de mes illusions celle de vouloir aimer la femme que j’épouserai, et n’aimer qu’elle, dussé-je encore rencontrer trop tard la compagne que j’ai dû reléguer dans le monde des illusions et des vains regrets.

» — T’attendais-tu à cette chute, ma sœur ? pour moi (à quoi donc tient notre fière vertu ?) je te confesserai que, complétement rassurée sur l’issue de notre tête-à-tête, je ne pourrais dire si j’aurais su mauvais gré à notre raisonnable cousin de me demander un avis plus difficile à lui donner. Le fait est que M. d’Armentières est comme tant d’autres jeunes gens de notre époque, qui soutiennent volontiers les thèses les plus poétiques dans les salons s’ils sont hommes du monde, dans les livres s’ils sont auteurs ; mais qui seraient très fâchés d’être pris au mot, quand vient l’occasion d’appliquer ces beaux sentiments aux affaires sérieuses de la vie. Ah ! mon beau cousin, me dis-je en moi-même, je vous attraperais bien si je vous conseillais de mépriser les dons de la fortune et d’imiter mon Maurice, qui, à vo-