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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/236

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dit que les sots qui s’occupent de nous pouvant compromettre notre amitié, il fallait leur ôter tout prétexte de jaser ; et à moins que tu ne m’indiques un autre moyen de les faire taire, je ne vois que celui de diminuer un peu mon assiduité.

» — Ah çà, mon ami, sommes-nous ici à Paris ou en province ? dans la Chaussée-d’Antin ou au Marais ?

» — Nous sommes à Paris : cependant peux-tu nier que Paris ne soit aujourd’hui un composé de petites villes, étrangères l’une à l’autre, mais chacune d’elles exerçant sur ses membres le contrôle de sa médisance et de sa malignité ? Si Paris était, sous ce rapport, aussi grande ville que tu le prétends, comment toi-même me montrerais-tu au doigt tous les jours, dans les spectacles ou les autres réunions publiques, quelque nouveau personnage dont les ridicules, les faiblesses ou les vices n’ont pu échapper à la notoriété ? Comment le Parisien assis au parterre de nos théâtres rirait-il de si bon cœur de ces scènes satiriques dont nos auteurs placent les personnages dans les salons de Paris