Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/237

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aussi souvent que dans ceux de province ? En un mot, on a mal parlé de mon amitié pour toi, je ne me suis pas cru le droit de te le cacher ; tu réfléchiras et tu décideras si tu dois continuer à recevoir chez toi, sur le pied d’une intimité si étroite, un ex-militaire qui n’est que ton camarade, et n’est pas même ton petit cousin…

» À ces derniers mots prononcés avec une affectation passablement accentuée, M. Mazade, qui semblait avoir oublié que j’étais là, se tourne tout-à-coup de mon côté avec un regard inquisiteur. Par un mouvement simultané, comme frappé de la révélation soudaine de sa pensée, Maurice fixe aussi sur moi des yeux de juge ; je le vois pâlir et je remercie le ciel, non pas seulement d’être la cause bien innocente de l’angoisse qu’il éprouve, mais encore de pouvoir justifier, quand je le voudrai, celui que la haine de M. Mazade poursuit ainsi d’une commune insinuation. Oui, ma sœur, c’est par un sourire que j’affrontai mon accusateur et mon juge, feignant de ne les comprendre ni l’un ni l’autre, parce qu’indignée contre M. Mazade, je dédaignais