Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

personnages la peine de raconter eux-mêmes les événements de leur vie et d’analyser leurs sentiments avec la franchise relative d’une correspondance intime, il est difficile que l’auteur ne reparaisse pas de temps en temps au milieu de ces récits quelquefois inexacts, de ces confidences nécessairement incomplètes. Cependant, au point où nous sommes arrivés dans notre histoire, il ne s’agit pas encore de remplir une lacune ni de suppléera une réticence. Odille, on le voit, écrivait à sa sœur sans aucune réserve mentale ; mais la sagacité du lecteur a pu remarquer dans ses lettres que la pauvre Odille se trompait elle-même en croyant juger très impartialement ces deux amis de son mari, dont l’un irritait sa susceptibilité par une sincérité brusque ou boudeuse, et l’autre s’emparait peu à peu de son jugement par un appel adroit à sa raison, tout en ne négligeant pas de piquer son amour-propre de jolie femme par ces mots à double entendre, qui semblaient commencer une déclaration long-temps différée, et ne faisaient que la reculer sans cesse. L’instinct de Ma-