Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/254

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réclamait le droit de venir de temps en temps voir les progrès d’un petit pin qu’elle avait apporté des Alpes, en 1814, pas plus haut qu’un pied d’alouette ; où enfin ils laissaient je ne sais combien de souvenirs matrimoniaux, plus romanesques les uns que les autres.

» Pendant cinq jours, en effet, nous n’entendîmes plus parler de M. Delaprairie. Maurice cherchait à me prouver que nous avions perdu, à la fois, l’occasion d’une bonne affaire, et une propriété que nous regretterions toujours ; il se disposait même à écrire qu’il donnait les quarante mille francs, s’il en était encore temps, lorsque le domestique annonça M. Delaprairie. Il venait nous céder son jardin pour trente-six mille francs, quoiqu’il en eût refusé quarante mille, parce que, avant tout, sa femme désirait le céder à des personnes qui lui paraissaient comme nous assez artistes pour l’apprécier, et trop bons époux pour n’y pas respecter les monuments de sa sensibilité conjugale. Tout cela n’était pas de la comédie, je t’assure, ma sœur ; madame Dela-