Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/272

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je suis, j’ai pris la chose au sérieux, moitié par respect pour notre religion que je n’ai jamais reniée, j’espère, malgré mon antipathie pour les jésuites (n’est-ce pas, Maurice ?) et moitié aussi par respect pour la vieille sibylle dont je suis intéressé à faire accomplir toutes les prophéties ; car il faudra bien que mon tour vienne, et que je meure général, comme notre camarade Tancarville mourra évêque. Quoi qu’il en soit, ces messieurs furent édifiés de voir un officier de hussards servir si bien la messe. Quel triomphe pour la congrégation ! quel éclatant démenti donné aux philosophes, aux incrédules, aux libéraux, aux bonapartistes et autres ennemis de l’ancien régime ! Mon mérite faisait pâlir le mérite de Tancrède lui-même, car sous sa chasuble, le hussard disparaissait à tous les yeux, tandis que mon uniforme mettait en évidence l’adhésion de l’armée au rétablissement des idées religieuses. Il n’y avait pas un seul des vieux émigrés présents à l’auguste cérémonie qui ne pût désormais se livrer au rêve chéri de la restauration, et se figurer la France militaire age-