Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/281

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que je fisse la grimace à la tante et les yeux doux à la nièce ? D’ailleurs je ne mentais point, et je ne sais même si mademoiselle Éléonore de Rollonfort n’a pas été plus belle encore dans son temps et plus aimable que sa nièce Laure. Ma sincérité ne lui déplut pas. Monsieur Mazade, me dit-elle, le chevalier de Faisanville a bien raison ; vous êtes digne de votre père, car je l’ai connu, hélas ! et il s’appelait Mazade tout court, malheureusement, ajouta-t-elle avec un sourire à travers lequel perçait un souvenir de tristesse… Jugez de ma surprise ; mademoiselle Éléonore de Rollonfort avait connu mon père et soupirait en me parlant de lui.

— Il y a dans le monde de singulières rencontres ! continua-t-elle. Vous comprendrez mon émotion lorsqu’en vous voyant à Saint-Roch et vous entendant nommer je ne pus douter que vous étiez le fils d’un homme qui m’avait aimée quarante ans auparavant,… que j’avais aimé moi-même, mais dont le préjugé à peu près insurmontable de cette époque m’avait à jamais séparée à cause de cet amour même. J’étais