Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/32

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malgré l’ardent royalisme qui, dans ces premiers jours de la restauration, exaltait toutes nos cités méridionales, ce ne fut qu’après avoir épuisé toutes les formules de leur admiration pour les shakos, les schabrackes et les vestes brodées des hussards, que les spectateurs remarquèrent qu’aucun d’eux n’avait encore substitué la cocarde blanche à la cocarde tricolore.

Ce fait valait la peine d’être remarqué lorsque tout le royaume avait repris depuis plus d’un mois ses anciennes couleurs, et répudié tous les souvenirs de la révolution comme tous ceux de l’empire. Arles surtout avait proclamé avec de grands éclats d’enthousiasme la chute de l’usurpateur et le retour de notre légitime monarque Louis le Désiré. Non content d’arborer avec amour le drapeau de l’ancienne France, Arles avait prodigué l’outrage au drapeau de la France nouvelle ; non seulement le soleil de Louis XIV avait expulsé l’aigle et ses foudres de l’obélisque, sur la place du Marché, aujourd’hui place Royale, mais encore ces insignes proscrits avaient été brisés en