Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/349

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

venue par une lettre de Maurice qui lui adressait de tristes adieux, trouvant une consolation mêlée d’amertume à épancher sa douleur dans le sein de la femme qu’il estimait le plus au monde. Cependant madame Ventairon disait à Odille qu’elle ne doutait plus de son innocence, persuadée que, coupable, elle n’eût pas osé lui écrire ; mais madame Ventairon ne pouvait s’empêcher d’excuser son beau-frère de son jugement précipité : elle ne croyait pas au dévouement absolu de M. d’Armentières, et, usant de ses droits de sœur aînée, elle exprimait la crainte qu’Odille eût été un peu imprudente, sinon légère, dans sa partialité avouée pour ce généreux cousin. Elle terminait sa réponse en invitant Odilie à quitter Paris et à venir se fixer dans la maison maternelle jusqu’à des temps meilleurs.

Odille avait pensé elle-même à adopter ce parti, dans son délaissement ; et si elle en fut bientôt détournée, ce n’était pas que l’espèce de blâme que madame Ventairon mêlait à ses consolations eût irrité cet amour-propre de sœur cadette, si facile à