Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/357

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pas de l’âge de notre bien-aimé prince, Son Altesse Royale Monsieur, qui assurément est encore le premier chasseur du royaume ? Il fera demain un temps superbe, voyez comme le soleil se couche dans un ciel de pourpre ; permettez-moi de vous réveiller demain avant qu’il soit levé.

— Mais, mon cher ami, vous n’y songez pas, au bout d’une heure de marche, votre impatience m’abandonnerait en chemin ; je suis de l’âge de Monsieur, sans doute, ou du moins je n’ai guère que trois ou quatre ans de plus que Son Altesse Royale ; mais, hélas ! je n’ai pas, comme le comte d’Artois, conservé mes jambes de l’ancien régime. Madame de Faisanville me le disait encore l’autre jour : cette maudite révolution ne m’a laissé de jeune que le cœur. N’a-t-on pas prétendu que c’était moi qui figurais en première ligne dans cette caricature qu’un barbouilleur patriote fit dans les Cent-Jours, et où les fidèles serviteurs du roi, alignés dans leurs chaises à bras, s’écrient avec enthousiasme : Sire, nous sommes prêts à combattre pour Votre Majesté, et