Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/363

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plus méchant que vous n’êtes, car vous condamneriez l’accusé comme juge, c’est possible ; mais vous ne dénonceriez pas un fugitif, j’en suis bien sûr.

— Il ne faudrait pas qu’il s’y fiât.

— Au contraire, il aurait toute confiance en vous, et je suppose un moment que mon homonyme et moi ne soyons qu’un, qu’il n’y ait jamais eu de M. de Maza, mais un seul Mazade, conspirateur, proscrit et contumace, je vous dirais : Monsieur le chevalier, voilà huit jours que je reçois dans ce château une généreuse hospitalité, sous le déguisement d’un garde-chasse ; habitant la nuit la maisonnette qui servait autrefois de presbytère au chapelain, et depuis le matin jusqu’à la nuit parcourant les bois, prêt à introduire une balle dans le canon de mon fusil dès qu’une figure suspecte me fait craindre que quelque gendarme n’ait découvert ma piste. J’aurais pu déjà quitter la France, comme mon ami le capitaine Babandy ; mais j’avais à venger l’honneur de cet ami, qui m’est plus cher que le mien ; j’avais à punir le parent qui s’est fait un manteau de sa parenté pour