Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/371

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mencent à te paraître chargées d’ennuis : l’automne tire à sa fin, et les premiers froids humides de la Normandie ont chassé de leurs châteaux ces aimables châtelaines avec qui tu allais quelquefois te distraire de la monotone société du blessé ; mais console-toi, à sa visite d’hier le docteur Malart m’a garanti qu’avant huit jours je pourrai sans danger reprendre la route de la capitale.

— Je t’en félicite, mon cher Théodose ; mais tu te trompes si tu me crois si pressé de quitter Bernay.

— Aurais-tu mis à profit les tristes loisirs que l’amitié t’impose depuis si long-temps ? Ah ! je devine pourquoi ta main essuie si soigneusement la couche de brouillard qui s’étend comme un voile sur nos vitres à demi transparentes : probablement voici l’heure où quelque belle fille normande se montre habituellement à la croisée vis-à-vis, et tu la guettes comme un lévrier guette la perdrix apprivoisée qui se laisse regarder sans trop d’effroi à travers le treillage d’une volière. Ouvre, mon cher Alfred ! va, mal-