Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/370

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ailleurs, quoique les deux témoins du duel lui eussent proposé de demander pour lui l’hospitalité au château de Rollonfort.

Le blessé est étendu sur un canapé ; par moments il se lève, cédant à son impatience, soit pour essayer quelques pas chancelants encore, soit pour changer seulement la position de ses membres endoloris. Son jeune ami, M. Alfred de Beaurevoir, qui a obtenu une prolongation de congé pour ne pas le laisser seul dans l’auberge d’une petite ville de province, lui sert en ce moment de garde-malade. Ils causent ensemble à propos interrompus, comme deux camarades qui se voyant tous les jours depuis six semaines ont épuisé une grande partie des lieux communs de la conversation. Enfin M. d’Armentières s’est aperçu qu’Alfred va bien souvent jeter un coup d’œil aux carreaux de la fenêtre regarde sa montre et l’approche de son oreille pour vérifier si elle marche ou si elle s’est arrêtée, tant l’aiguille lui semble faire avec lenteur le tour du cadran :

— Mon pauvre Alfred ! mon fidèle Achates ! lui dit-il alors, je vois que les journées com-