Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/374

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ton air sérieux m’étonne.

— Alfred, je pourrais te parler de ma reconnaissance pour le docteur Malart, et te prier de respecter la femme du médecin qui m’a donné ses soins avec tant de zèle ; mais tu te moquerais de moi si je ne faisais pas valoir d’autres motifs en faveur du cher docteur. Tu es persuadé que je suis un Lovelace, n’est-ce pas ? il n’en est rien ; mais si je te parlais vertu et morale, tu me rirais au nez comme tu rirais au nez du diable, s’il te faisait un sermon, parce qu’un bon coup d’épée l’aurait, comme moi, rendu ermite six semaines. Mais j’ai d’autres raisons pour te donner un bon conseil. Mon cher Alfred, je te suis attaché parce que tu m’aimes, peut-être aussi parce que tu me flattes quelquefois, et que tu me vantes partout avec enthousiasme au-delà de mes mérites : eh bien, crois-moi, ne t’attaque jamais à la femme d’un médecin, d’un chirurgien, d’un officier de santé, d’un apothicaire ni d’aucun des membres de la faculté !

— Peste ! mon cher Théodose… pardon de l’exclamation toute médicale du reste…