Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/383

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fesseur Barthez, lequel savait tout et même un peu de médecine, comme ajoutaient volontiers ses envieux ; nous passions habituellement pour nous rendre à nos cours de dissection devant la maison d’une dévote. Cette dévote avait un petit bichon, le plus insupportable aboyeur que j’aie entendu. Chaque fois il nous saluait de ses continuels jappements pour nous dénoncer à sa chère maîtresse comme de vrais canicides. Il finit par nous impatienter, et un beau matin Barthez et moi nous prîmes si bien nos mesures que nous nous emparâmes du bichon. Pendant un mois la dévote le pleura comme mort. Enfin, elle commençait à se consoler lorsqu’elle le voit revenir. Il se jette dans ses bras en tirant la langue et la caresse avec une tendresse convulsive. Pauvre Caraco ! dit-elle, voyez comme il est ému, il en a perdu la voix. Il l’avait perdue en effet ; car nous avions fait si adroitement l’excision des nerfs récurrents et du hyo-glosso-basipharyngien, qu’il restait à peine une légère cicatrice de notre opération. Nous ne nous vantâmes cependant pas de notre expérience ;