Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/398

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— À la bonne heure ! je pensais d’ailleurs, mon cher Alfred, qu’en faisant la cour à madame Malart, tu te rendais coupable de félonie envers une des dames châtelaines de Rollonfort.

— Moi, aimer mademoiselle Laure de Rollonfort !… Pourquoi le nier ? j’y avais pensé ; mais en être aimé, voilà par malheur la grande difficulté : je suis arrivé trop tard.

— Ne m’as-tu pas dit que cette belle personne était la victime héréditaire d’une espèce de contrat immémorial entre les deux familles de Rollonfort et de Tancarville ?

— Oui ; Laure est née fiancée de son cousin Tancrède, si on peut parler ainsi.

— De celui qui s’est fait abbé ?… il me semble donc que tu avais le champ libre… à moins qu’il y ait un second cousin, et que les fiancées normandes se laissent substituer au même nom, comme un héritage anglais.

— Un second cousin existe, mais il est au collége.

— Eh bien ?

— Eh bien ! ce n’est pas lui qui m’a devancé.