Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/46

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cloître de Saint-Trophime, sur l’escalier des arènes non encore déblayées, au pied de l’obélisque et sur les marches de l’Hôtel-de-Ville, qu’il éprouvait des moments d’extase ; il semblait examiner avec le même bonheur la porte étroite des maisons de la Roquette et le portail de l’église métropolitaine. Rien ne lui paraissait indigne de ses regards attentifs, et après avoir long-temps levé les yeux vers l’homme de bronze, il s’amusait à compter les compartiments de cailloux multicolores du Plan de la cour, comme un antiquaire aurait étudié une précieuse mosaïque de Pompéia. Ce fut en ce moment que le bruit du tumulte retentit autour de lui. Je ne sais si ce bruit aurait suffi à le distraire de sa rêverie profonde ; mais un jeune citoyen qui avait à peine treize ans, âge auquel les héros étaient encore rares en France avant la révolution de juillet, et qui, jaloux de se signaler comme les autres dans cette mêlée improvisée, s’était armé d’une broche cherchant partout un ennemi à vaincre, aperçut l’officier non loin du banc de la maison de M. Petit, le mar-