Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/50

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que ennemie. Par conséquent il était d’une hospitalité délicate de lui faire oublier autant que possible la rancune assez naturelle qu’on devait lui supposer contre tous les Arlésiens en général. Qu’un officier français pardonne au canon russe ou autrichien qui le frappe sur le champ de bataille, on comprend cela et l’on cite même des soldats qui saluent avec une respectueuse fanfaronnade le boulet qui vient de leur emporter une jambe ; mais il est bien permis à un brave de bouder l’indigne caillou qui lui inflige une blessure sans gloire au coin d’une maison française, dans une rixe ou une émeute qu’on ne saurait faire figurer sur ses états de service. Les attentions et les prévenances étaient donc prodiguées au capitaine comme une réparation : mais il ne les recevait pas à ce titre. Sa reconnaissance ne laissait rien échapper de ce qu’on faisait pour lui. Jamais il ne montrait le moindre signe d’impatience ou d’humeur : tout lui plaisait, tout le charmait ; il était heureux de tout, et madame Petit, qui dans sa bienveillance inépuisable était la vivacité même,