Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/51

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s’étonnait quelquefois de cette égalité de caractère.

C’est un trait remarquable des bourgeois d’Arles que leur amour pour leur cité natale. Entourés de voisins jaloux qui prennent plaisir à déprécier l’antique métropole des Gaules, et à trouver sans cesse quelque nouveau défaut au vieux lion mourant de son blason, ils sont habitués à une certaine défiance quand ils entendent louer leur patrie par un étranger désintéressé. Non seulement ils se tiennent sur la défensive, mais encore ils vont assez volontiers au-devant de la critique en sacrifiant quelques uns des avantages de leur bel Arles pour se ménager, au moyen de cette adroite impartialité, le droit d’exalter les autres avec chaleur, et au besoin de repousser une injuste agression. Madame Petit avait une forte dose de cet amour d’Arles ; car si elle était née à Saint-Remy, c’était d’une mère arlésienne, et elle avait franchement adopté toutes les patriotiques préventions de la ville de son mari.

Cependant, en cette circonstance, par