mant je vous assure, lorsqu’il n’y a pas pour celui qui le fait le danger du naufrage.
— Vous savez, monsieur le capitaine, que le docteur Ferrier vous permet aujourd’hui un dîner plus substantiel : j’ai pour vous un poulet qui s’engraisse depuis huit jours, et deux rougets bien dorés.
— Eh bien ! madame Petit, puisque le docteur Ferrier me permet de me régaler, pourquoi ne me feriez-vous pas manger d’un mets que je préférerais à tous les poulets et à tous les rougets du monde ?…
— Lequel, monsieur le capitaine ?
— Celui que j’ai vu fumer avant-hier sur votre table, et qui m’a fait commettre en pensée le péché mortel de gourmandise.
— Quoi, des missonenques ? monsieur le capitaine, vous plaisantez !
— Non, je vous jure, ma bonne madame Petit, je suis sûr que je les aimerai comme vous.
Et en effet, quand madame Petit eut en riant satisfait à cette fantaisie de malade, le capitaine déclara que les missonenques étaient un mets délicieux.