l’espagnol et de l’italien doive rendre plus facile pour moi l’intelligence de votre charmante langue arlésienne, que vous appelez à tort un patois ; mais je ne serais pas aussi savant que je vous le parais, si, sans être venu à Arles, je n’avais entendu dès mon enfance presque tous ces mots que j’aime à retenir.
— Ah ! nous y sommes ! votre mère était peut-être provençale ?
— Non, elle était de Paris, et mon père comme elle ; mais il faut bien vous avouer que mon grand-père paternel était d’Arles, et qu’il est mort avec le regret de ne pas y être venu porter sa cendre.
— Votre grand-père était d’Arles ?
— Oui, et quoique notre famille y soit éteinte aujourd’hui, mon nom, que peut-être vous ne m’avez pas demandé encore, ne vous est pas inconnu. Je m’appelle Babandy.
— Babandy !…
— Maurice Babandy.
— En effet, c’est un nom d’Arles, et qui y date de loin ; vous êtes de la vieille famille