Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rent lieu de les accoster, quoique inconnus ; et, sans vanité, nous pouvons dire qu’en deux heures de conversation nous avançâmes assez nos affaires, et que nous fîmes peut-être quelques jaloux. Le soir, on nous pria d’une assemblée, où l’on nous traita plus favorablement encore ; mais avec tout cela ces belles ne purent obtenir de nous qu’une nuit, et le lendemain nous partîmes, etc., etc. »

Ce qu’on vient de lire est littéralement extrait du fameux voyage de Chapelle et de Bachaumont.

Il y a long-temps que je cherchais l’occasion de relever cet impertinent passage d’un livre devenu classique. Quel ton leste pour parler de ces beautés qui, alors comme aujourd’hui, n’avaient point de rivales en France, et quelle fatuité pour parler de soi ! Nos deux messieurs de Paris daignent s’apercevoir que les dames d’Arles sont jolies, mais en ajoutant qu’elles sont assez coquettes pour se couvrir de mouches ; puis ils vont à la promenade de la Lice (c’est le nom local de notre Cours) ; là ils obtiennent tout