Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/69

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proverbe, il y avait là pour lui plus de perte que de gain. Babandy fit d’abord des dettes ; puis, quand il fallut les payer, il s’aperçut que son patrimoine y suffisait à peine. Ses créanciers voulurent bien s’en contenter ; mais du jour qu’il se fut acquitté envers eux en honnête homme, il se trouva avoir moins de crédit que lorsqu’il n’avait payé personne. Il fut donc forcé de changer tout-à-coup de manière de vivre. Passant presque toute la semaine à la campagne, on ne le revoyait que rarement à la ville, et quand il y paraissait le dimanche, honteux de n’avoir plus qu’une veste ou qu’un habit usé, dernier débris de son élégance ancienne, il évitait ses meilleurs amis, refusait leurs invitations sous divers prétextes, ne se montrait plus sur la Lice, et au lieu d’aller à la sortie de vêpres, comme autrefois, se joindre aux groupes des amateurs, autour des bornes de l’hôtel-de-ville, ou à l’entrée du Plan de la Cour, pour passer en revue les belles qui sortent de Saint-Trophime, il attendait tranquillement chez elle Trephumete, dite la Récalimande. C’était désormais sa seule maî-