Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/78

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bandy racheta son mas en Camargue, et la maison paternelle, qui lui furent rétrocédés, moyennant un petit sacrifice pécuniaire. Mais si cet événement avait fait sensation, ce fut bien autre chose lorsqu’un dimanche matin, après son prône, M. le curé de Saint-Trophime publia qu’il y avait promesse de mariage entre Maurice Babandy, bourgeois d’Arles, et noble demoiselle Phanète-Porcellette des Porcellets, fille mineure de Guillaume Porcellion des Porcellets, seigneur de Foz, du Martigues, de Cujes et autres lieux, etc.[1]. En un mot,

  1. La nombreuse famille des Porcellets n’existe plus à Arles. Leur blason était d’or à un pourceau passant de sable, qu’on trouve encore aux murs de plusieurs chapelles. On voyait autrefois au grand portail de l’hôtel des Porcellets un écu représentant une laie avec neuf marcassins, et la tradition prétendait que ce nom provenait d’une dame de cette famille qui avait rudoyé une vieille demandant l’aumône avec deux enfants dans ses bras, sous prétexte que les pauvres n’avaient pas besoin de faire tant d’enfants. « Eh bien ! lui avait répondu cette mendiante, laquelle était sans doute une fée, pour vous punir, madame, vous ferez vous-même, à vos prochaines couches, autant d’enfants que cette truie qui se vautre au soleil fera de porcellets. » La truie en fit neuf, et la dame accoucha du même nombre de fils, qu’on surnomma les Porcellets. On sait que le seul Français épargné à