Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/80

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quelque chose aux distractions que ses amis crurent devoir lui offrir en temps convenable. Il était jeune encore, et son fils ayant été envoyé en nourrice à Fonvielle, il reconnut, avec le philosophe Locke, que « la solitude n’était pas bonne ; » un autre philosophe a été plus loin, en disant, au grand scandale de J.-J. Rousseau : « qu’il n’y a que le méchant qui soit seul. » D’après ces sentences qui sont de tous les temps et de tous les pays, Babandy ne se fit pas misanthrope après la mort de sa femme. Sa maîtresse, la Récalimande, réclama ses anciens droits sur lui, et Babandy revit la Récalimande ; puis la Récalimande fut remplacée par une autre, sans être tout-à-fait abandonnée. Enfin, Babandy ne sut pas long-temps se défendre du goût funeste dont il s’était cru corrigé par le mariage. Il perdit encore au jeu, comme il avait perdu ; si bien qu’après avoir recommencé veuf sa vie de garçon, le bel amoureux se retrouva, dix-huit ans après son mariage, presque aussi pauvre qu’avant, avec la différence d’un fils de plus à sa charge, grandissant sous ses