Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/84

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il, mon fils pouvait faire son profit de tant de bons avis que j’ai retenus en les négligeant ! mais l’étourdi aimerait mieux m’entendre lui raconter mes fredaines que lui prêcher de ne pas m’imiter. »

En effet, celui-ci avait de bonne heure marché sur ses traces, et Babandy père se surprenait lui-même à sourire, lorsqu’un grave vieillard, secouant la tête au récit des premières folies de son fils, s’écriait : « bon sang ne ment jamais, » « bon chien chasse de race, » « voilà un poulet qui chante déjà plus haut que le coq, » et autres proverbes, dont quelques uns, exprimant peut-être en termes plus énergiques et moins gracieux la même idée, n’en étaient pas moins un encouragement pour l’héritier du nom de Babandy. Aussi Babandy fils se montra si digne de ce nom que ses extravagances précoces en rajeunirent l’éclat et lui donnèrent parmi ses contemporains toute l’importance d’un nom de dynastie. On disait donc en parlant du père et du fils : Babandy Ier et Babandy II, comme pour reconnaître qu’ils étaient, de père en fils, les princes hérédi-