Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/85

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taires et légitimes de la folle jeunesse d’Arles[1]. Je pourrais vous raconter quelques uns de ces bons tours d’écoliers par lesquels se distingua Babandy II, car ni la tradition ni l’exemple n’en étaient perdus de mon temps, mais, Arlésien abâtardi par la civilisation parisienne, je sens que les couleurs manquent à ma palette pour rendre justice à des héros, qui, comme Panurge et Falstaff, mériteraient un Rabelais et un Shakspeare pour historiens.

Cependant, si la conscience de Babandy Ier lui défendait d’adresser à son fils des sermons paternels par trop rigides, il pensa qu’il devait au moins l’éclairer sur la situation réelle de ses affaires. C’était une déclaration franche de sa ruine imminente qu’il était bien temps de faire. En père de bon goût, il ne choisit pas pour rendre cette espèce de compte de tutelle un de ces jours critiques où Babandy II venait lui accuser le vide de sa bourse ; comme la sienne

  1. À Babandy le fils remonte cette expression proverbiale de notre turbulente ville : « Je me moque de cela comme de la police d’Arles. »