Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/87

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ne pas les comprendre. Il était enfin dans une de ces dispositions d’esprit où l’on peut tout écouter parce qu’on se sent de force à répondre à tout avec la soudaineté triomphante de la saillie, dans cette disposition d’esprit où devait être le célèbre Fox, lorsque son père lui disant un jour, sous forme de réprimande sur ses vagues amours : « Mon fils, je crois qu’il vous faut prendre une femme, » Fox répondit : La femme de qui, mon père ?

— Mon ami, dit Babandy, éludant la remontrance directe par un compliment ironique, je te félicite. À ton âge j’étais encore un enfant, et te voilà un homme de toutes les manières. Ne penses-tu donc pas qu’il serait temps d’avoir une vocation, de prendre un état ?

— Prendre un état, mon père ? répondit le fils ; et n’en ai-je pas un, le plus facile, le plus beau de tous, le vôtre, celui de bourgeois d’Arles ? Pourquoi voulez-vous que je dégénère ? Les Babandy ont-ils jamais cessé de vivre noblement ? Je ne me suis jamais amusé à compter toutes les branches de no-