Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. I, Gosselin, 1837.djvu/93

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que tu me laisses cette lettre jusqu’à demain. Pas d’explication jusqu’à ce que tu me revoies.

Et, sans attendre sa réponse, il sortit, laissant son fils étourdi, malgré sa liberté habituelle, de cette conclusion inattendue, et de l’accent des dernières paroles de son père, rendues plus imposantes encore par un regard solennel qui semblait annoncer quelque mystère ou quelque circonstance bien grave en effet.

Babandy fils demeura seul, en proie à un indéfinissable conflit d’émotions, ne sachant, dans son anxiété, s’il devait regretter de n’avoir pas su se taire, et cherchant en vain à se rendre compte du vague pressentiment de quelque malheur. Ce trouble, cette anxiété, redoublèrent le soir, quand il vit que son père ne rentrait pas. Où était-il allé ? Que prétendait-il faire de cette lettre, qu’il s’était laissé ravir comme un écolier ? Il ne put dormir de toute la nuit ; et Babandy père ne reparut que le lendemain, un peu avant midi. D’où venait-il ? Qu’allait-il lui apprendre ?