Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/104

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mestique chargé de la distribution des verres d’eau sucrée pour lui donner des ordres avec l’air d’un maître de maison.

Tandis que Paul faisait cette remarque, il entendit sa tante dire au baron de La Roubine :

— Monsieur le baron, vous allez trouver ce soir ici des nouvelles du Rhône : je vous présente mon neveu Paul Ventairon qui arrive d’Arles à l’instant même… Paul, voici M. le baron de La Roubine, un Arlésien.

— Soyez le bien-venu à Paris, monsieur, dit le baron. Comment se porte l’homme de bronze sur la tour de l’horloge ? De tous mes compatriotes encore debout, c’est le seul, je crois, qui soit plus vieux que moi.

Le baron de La Roubine était un vieillard assez grand de taille, au toupet poudré, à l’œil vif, au jarret souple, qui avait besoin de se dire octogénaire pour qu’on lui attribuât cet âge. Aussi mettait-il une certaine coquetterie à rappeler la date de sa naissance, sans craindre un moment après de se classer parmi les jeunes gens, jouant volontiers l’étourdi, et surtout très galant avec les dames