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Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/105

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mais de cette galanterie un peu leste qui rappelle le courtisan de Louis XV. Il faisait des vers anacréontiques, des bouquets à Cloris, des madrigaux et quelquefois aussi des épigrammes. Avec ce caractère il fallait qu’il parlât à des Arlésiens pour se souvenir qu’il était d’Arles, et par le fait ce n’était pas son accent qui l’eût trahi ; il l’avait heureusement perdu, et grasseyait le parisien sans la moindre teinte de la prononciation méridionale.

— Venez-vous, monsieur, vous fixer à Paris ? demanda-t-il à Paul, qui s’était rapproché de madame Babandy et du baron, en se glissant, un peu honteux de son costume, dans le coin le plus voisin de la porte.

— Non, monsieur, je ne viens qu’y faire mon stage au barreau.

— Eh bien, jeune homme, prenez garde de faire comme moi et comme quelques autres. Il y a bien soixante ans que je vins à Paris pour y passer six semaines tout au plus : j’y suis encore, et je ne suis pas retourné trois fois à Arles. Je me trouvai ici comme dans mon élément : je ne pouvais compren-