Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/111

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encore de circuler rapidement dans notre lourde maison roulante sans écraser personne, sans accrocher aucune des nombreuses voitures qui nous croisaient continuellement. Je ne sais vraiment ce qui sortira demain matin de ce chaos nocturne et de ce brouillard fétide. Je ne demande pas mieux que ce soit Paris ; mais si je me réveillais au milieu du Pandémonium ou dans un désert, je m’expliquerais pourquoi je vais me coucher si étourdi par le bruit qui, à onze heures du soir, ébranle encore la maison où je suis, et en même temps si péniblement affecté par une singulière sensation de vide et d’isolement.

» Me voici cependant sous un toit ami, dans la maison de ta sœur, et ses bras ont tendrement serré ton fils, ma bonne mère. Eh bien, je te l’avouerai, malgré son accueil tout maternel, je ne sais quel désappointement a ici même refoulé au fond de mon cœur mes sentiments les plus affectueux. On me dit que ma tante est avec quelques amis, et je suis jeté au milieu d’une société brillante qui a dû me prendre pour un neveu malotru, un vrai taon venant se calciner les