Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/114

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trente-cinq ans et une fille de dix-sept, que je crois que moi aussi je suis devenu ce soir amoureux de ma tante comme tous ces courtisans de la mode à qui j’entendais répéter autour de moi : Comme elle belle encore ! Quel goût ! quelle grâce !… oh non, elle ne peut savoir ce qu’on ajoute plus bas sans doute à ces exclamations spontanées de l’admiration et de l’amour : oh non, le souffle de la calomnie n’a jamais osé s’élever jusqu’à son oreille. Pourrait-elle sourire encore à ce monde qui l’insulte en l’adorant ? Et sa fille… ? ah ! qu’il me tarde de la voir, et qu’elle doit être belle aussi pour peu qu’elle ressemble à sa mère !… Toutefois, il me semble qu’elle ne me plairait que davantage et que je ne serais que plus fier de lui plaire si, avec les mêmes traits, elle avait un caractère plus sérieux et un peu moins de sourires pour tout le monde… »

Le romanesque Paul s’était arrêté là. Occupé sans doute à composer l’idéal de sa cousine encore inconnue, amoureux d’elle d’avance, après avoir vu son portrait vivant, et revenant peu à peu du dépit de sa fausse honte dans