Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/154

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moulin. Peut-être mes aïeux étaient-ils nobles avant de devenir meuniers !

— Mon cher Michel, j’admets l’hypothèse très volontiers, persuadé que tu n’en seras pas plus fier avec un camarade ; et puis, tu m’as cité Voltaire, c’est une autorité, pour un critique, car on sait aujourd’hui à Arles que tu tiens ici le sceptre du feuilleton. Dans quel journal écris-tu, et à quelles initiales reconnaît-on tes articles ?

— Mon cher Paul, tu me flattes, mais je ne tire pas plus vanité de mon crédit littéraire que de ma noblesse, de ma gloire anonyme que de mon nom aristocratique.

— En ce cas, tu es en bonne disposition pour lire les lettres que contient ce pli, car ta mère ne m’a pas caché qu’il y en a une de ta tante Capelan, qui, peu touchée de ta renommée mondaine, préférerait qu’au lieu d’écrire des feuilletons pour faire damner les auteurs, tu t’occupasses sérieusement du salut de ton âme.

— La pauvre tante ! je sais d’avance ce qu’elle m’écrit ; cette bonne dévote qui ne m’avait fait donner une éducation classique qu’avec