Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/165

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de mademoiselle Maria Balai, de sa beauté comme de son talent.

— Tu n’es pas malheureux ! dit Paul avec un sourire.

— Malheureux ! non, mon ami ; toutefois je ne suis pas heureux comme tu l’entends. Il y a entre nous alliance offensive et défensive, mais une alliance toute politique et où le sentiment s’arrête à l’amitié. Cela vaut mieux : amants, nous nous serions déjà brouillés ; amis, rien ne peut nous désunir. J’avais bien voulu être plus galant ; mais avec une supériorité de raison étonnante dans une provençale, Mion me fit comprendre que je devais respecter sa vertu et me contenter d’être amoureux de son agilité ; mes éloges en ont plus de prix : il y a de la conviction jusque dans mon enthousiasme. En retour, son intimité atteste ma moralité.

— Il paraît que tu es convenu de faire l’article de sa vertu comme de son talent ?

— Non, sur l’honneur ; c’est une vestale ou un phénomène, si tu aimes mieux. Il y a chez elle un ton de décence et de bonne compagnie qui te charmera, puisque tu es philo-