Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/164

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danse chez le vieux Avy, ce Coulon des bords du Rhône ?

— Mion Escoube, la fille d’Escoube le fermier, qui disparut il y a trois ans de la ville, en écrivant à son père qu’elle allait se faire religieuse !

— Le brave homme est mort, je crois, persuadé que sa fille était en effet allée chercher un refuge contre les brutalités de sa marâtre dans quelque cloître ! Eh bien ! ce fut au théâtre de Lyon qu’elle alla prendre le voile de novice, et depuis deux ans elle est ici au grand Opéra où elle figure sur l’affiche sous le nom de Maria Balai. Quelle fut ma surprise de la reconnaître dans une des nones de Robert-le-Diable !

— Et te reconnut-elle toi-même volontiers ?

— Elle fit bien quelques difficultés ; je n’étais pas encore enrôlé parmi les condottieri de la presse, mais depuis que je suis devenu une des puissances anonymes du journalisme, elle s’est ravisée et a consenti à être pour moi Mion Escoube quand nous sommes tête à tête, à condition que dans les journaux je parlerais toujours avec admiration et respect