Page:Pichot - Monsieur de l'Etincelle, ou Arles et Paris, t. II, Gosselin, 1837.djvu/172

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Si Paul eût été un fat, il eût douté de cette sagesse de Mion tant vantée par M. Farine de Joyeuse-Garde ; il aima mieux croire que cette galante invitation n’exprimait que la franchise de la danseuse. Quand sonnèrent cinq heures, il se dirigea vers la rue de la Paix enveloppé de son manteau, probablement avec la chaste intention de le laisser, comme Joseph, si les danseuses de l’Académie Royale de Musique étaient trop tendres pour leurs compatriotes. Heureusement pour sa conscience de cousin amoureux, il ne fut pas mis à cette épreuve. M. Farine de Joyeuse-Garde n’avait dit que la vérité sur la vertu de mademoiselle Balai. Toutefois, cette vertu n’empêcha pas la danseuse de recevoir avec une joie cordiale notre jeune Arlésien.

— Ah ! lui dit-elle, monsieur Paul, vous vous êtes défié de ma mémoire ! j’ai oublié beaucoup en effet mais vous, vous dont la mère fut une amie pour la mienne ? Donnez-moi de ses nouvelles. Que vous êtes heureux de l’avoir conservée ! Ah ! si ma mère eût vécu ! Dites-moi, monsieur Paul, comment